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Hôpital – Quand un chariot à pansements devient magique

Un drôle et sympathique petit bout de femme qui semé la vie, le rire et le bonheur, trois fois par mois à l’hôpital. – photo sp

Mägi Galeuchet est infirmière spécialisée en soins pédiatriques à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds. Mais Mägi, c’est aussi ce drôle de petit bout de femme qui prête son visage à une flopée de petits cœurs pour qu’ils puissent y danser de bonheur. Celle qui revêt une chemise sur laquelle les lunes se chamaillent pour trouver un dernier petit carré de tissu. Celle qui, épaulée par la marionnette Basir, un drôle de petit singe rose qui fait toujours rire, déambule bénévolement, trois fois par mois et trois heures durant depuis un an, à travers les corridors du service de pédiatrie de l’hôpital avec son chariot magique pour égrener le rire, semer la vie et apprendre aux enfants malades les premières note d’un prélude en «Fa bonheur!»

Les mômes l’attendent. Certains se nichent au fond du lit, d’autres, plus téméraires, se meuvent, parfois avec beaucoup de difficultés, essayant d’oublier leurs douleurs ou le poids d’un plâtre, parfois leur unique compagnon de jeux.
Soudain, bien que feutré, le bruit des roues du chariot magique capte leur attention. La tension monte. La porte d’une chambre s’entrouvre. Basir penche sa petite tête aussi rigolote que rose. Puis, Mägi apparaît. Elle pousse devant elle son chariot magique. L’enchantement est au rendez-vous. Le regard des enfants se constelle d’une myriade de petites étoiles. Des étoiles qui semblent n’attendre que le moment opportun pour engager le dialogue avec les cœurs qui recouvrent le visage de cette drôle d’infirmière. Comme à chaque fois depuis un an, la glace se rompt et l’on voit, un à un, refleurir les sourires sur tous les petits minois.

Des soins infirmiers magiques
Les atouts du chariot magique sont importants. Espace, évasion, rêve et fête sont au menu de ce simple chariot à pansements qui, presque d’un coup de baguette magique, a revêtu son habit d’apparat. Même «clown» en service commandé, cette infirmière spécialisée en pédiatrie peut intervenir rapidement si un enfant rencontre quelques difficultés de santé. Elle appelle d’ailleurs ça, les soins magiques. Avec son chariot, outre ses visites trimensuelles, Mägi organise des actions ponctuelles relatives à la vie de la cité. Elle tente surtout de redonner sa juste place à l’infirmière puéricultrice. D’autant que son chariot recèle une multitude de «trésors», capables de répondre aux besoins instantanés des enfants. Et comme Mägi est également infirmière-réflexologue, elle joue de ses doigts, comme d’autres du piano, sous la plante des pieds de l’enfant qui boude ou qui refuse de jouer.
Les projets à moyen et à long terme de Mägi sont simples. Elle voudrait pouvoir créer une équipe «chariot et soins magiques» dans son service de pédiatrie, puis dans d’autres services de pédiatrie. A Neuchâtel, Porrentruy, Delémont, et pourquoi pas Bienne et Soleure, puisqu’elle est parfaitement bilingue?
Mais la drôle d’infirmière a aussi des projets à court terme. Comme les directions de soins infirmiers lui ont laissé entendre que leur situation financière était précaire et qu’ils n’ont pas les moyens d’engager suffisamment de personnel infirmier pour assurer les soins optimaux, Mägi a décidé de chercher elle-même quelques autres apports financiers, histoire de donner à son mandat sa juste place.
Le message a passé. D’autant qu’hier et qu’aujourd’hui, les dames du club service Inner Wheel organisent une action de Noël dans le hall de Métropole Centre. Tout est fabrication maison. Boules de Noël en tissu, confitures, bougeoirs, cartes etc. Une partie des bénéfices sera pour Mägi et son chariot magique. Chariot qui fait d’ailleurs l’unanimité de la direction et de toute l’équipe médicale.
Médecin chef du service de pédiatrie de l’hôpital, Alexandre Corboz ne cache pas sa satisfaction: «Il est évident qu’une telle activité ludique nécessiterait du personnel supplémentaire. Nous n’en avons malheureusement pas les moyens. Le chariot magique est extrêmement important. D’autant que tous les enfants, même ceux qui sont gravement malades, doivent recevoir des soins techniques et ludiques. Les infirmières ne disposent pas toujours du temps nécessaire pour jouer avec eux. Le chariot de Mägi est dès lors, vraiment magique. Elle a surtout dans sa manche un atout de taille. Celui d’être, avant tout, infirmière».
Chef de la santé publique et conseillère communale, Claudine Stahli-Wolf s’est dit prête a «mettre tout en œuvre et a chercher la meilleure façon d’institutionnaliser un tel projet». Pour autant, a-t-elle néanmoins ajouté, «que Mägi Galeuchet me présente un dossier sur lequel je plancherai, consciente de l’importance d’un tel plan pédago-sanitaire».
Pourvu que la réponse soit positive. Le chariot magique pourrait alors se balader aussi dans d’autres services de pédiatrie et les enfants bénéficieraient de sa présence une fois par semaine. Quel sacré cadeau de Noël!
■ Christiane Meroni

Source: L’Impartial

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